« Les mots sont des bêtes sauvages
On les connais à peine
On leur invente une vie
On cherche à les domestiquer
On les pourchasse et on les tue »

Avec poésie, humour et sincérité, Sébastien Olivier dissèque la beauté et les paradoxes de l’humain.

Il rassemble autour de mots et de sons, et laisse vibrer leur brutalité et leur délicatesse.


Différents formats de concerts sont possibles, éventuellement adaptables pour cafés, granges, jardins, appartements, …

N’hésitez pas à me contacter pour plus d’information !

© Sanjay Rai

D’autres musiques sur ma page Souncloud,
et encore plus à venir prochainement !


EP – OS TROUBLES – en écoute libre

01 – OS TROUBLES

paroles
Dans mon jardin j’ai découvert
Un tout petit village
Hameau de peu de gens
A peine quelques familles
Qui m’ont toutes vu grandir

Ses maisons sont en ruine
Seuls quelques pans de murs
Parsemés ci et là
Me rappellent les rues
Me rappellent les gens

C’est en plongeant sous l’eau
Au profond de mon lac
Que je l’ai découvert

La vase et les poissons
En ont pris possession
Et les noms sur les portes
Se sont tous effacés

Aujourd’hui c’est l’hiver
Un miroir de silence
Recouvre mon village

Autant tout oublier
Autant tout oublier
Car rien n’est plus certain
Qu’un silence de neige
Recouvrira nos peurs
Nos amours et nos peines

Autant tout oublier
Car rien n’est plus certain
Qu’un silence de neige
Recouvrira nos peurs
Nos amours et nos peines
Nos hontes nos souvenirs
Les corps de nos parents
Et ceux de nos enfants
Nos frères et nos sœurs
Comme ce lac gelé

Dans mes os troubles
Dans mes os troubles

02 – LEÇONS DE CHOSES

paroles
Chaque jour, chaque jour je tue
Je coupe, je zigouille, j’égorge
Je tord, j’arrache, je ponctue
La vie dont un corps regorge

Un cheval ou une tortue
Un chêne, un chien, un brin d’orge
Une truite, un lion, une laitue
Une limace ou bien cousin Georges

J’ai beaucoup de compassion
Je ne tue pas par plaisir
Je ne tue pas par passion
Je ne tue pas par délire

Un par jour, pas davantage
J’apprends avec application
Pour être prêt lors du présage
De ma propre disparition

Je lui donne le coup fatal
Et je l’observe mourir
J’écoute ses derniers râles
Jusqu’à son dernier soupir

J’étudie avec précision
Son corps se plier, souffrir
Jaillir le sang de l’incision
Et ses pétales se flétrir

J’ai beaucoup de compassion
Je ne tue pas par plaisir
Je ne tue pas par passion
Je ne tue pas par délire

Un par jour, pas davantage
J’apprends avec application
Pour être prêt lors du présage
De ma propre disparition

Je guette ce moment où l’âme
Ou quelque chose de similaire
Semble remercier ma lame
De l’avoir fait quitter la chair

Je note mes observations
Je décris chaque organe qui bouge
Un répertoire de sensations
Dans un petit carnet rouge

J’ai beaucoup de compassion
Je ne tue pas par plaisir
Je ne tue pas par passion
Je ne tue pas par délire

Un par jour, pas davantage
J’apprends avec application
Pour être prêt lors du présage
De ma propre disparition

03 – APRÈS

paroles
Après, après, après
Après, les carnages, après
L’ivresse des horreurs
Les carcasses putrides
Quand pour nous retrouver
Nous poserons des pièges
Sans nous retrouver
Car nos cœurs seront vides

Après, après, après
Après, les orages, après
Les longues nuits de peur
Et les soleils avides
Quand pour nous réfugier
Nous chercherons la neige
Sans nous réfugier
Car nos cœurs seront vides

Souviens-toi
De ces soirs de Mai
Inconscients et gais
Un thé sous Antarès
Sur le balcon du monde
Nos rires et nos caresses
Nos cœurs riches et limpides

Tout près, tout près, tout près
Tout près du naufrage, oui si près
Les fausses espérances
Les croyances arides
Quand pour nous rassurer
Nous allumerons des cierges
Sans nous rassurer
Car nos cœurs seront vides

Toujours tu vois les outrages passés
Et tes pensées font rages tu le sais
Jamais tu n’as cessé de ressasser
Regarde ces noirs nuages passer

Osez, osez, osez
Ayez le courage, osez
Les moments de bonheur
Ne soyez pas timides
Car pour nous retrouver
Il faut des sortilèges
Pour enfin retrouver
Nos cœurs riches et limpides
Nos cœurs riches et limpides

04 – ANATOMIE

paroles
Ouvrir un corps
Ouvrir un livre
Ouvrir une porte

Voir ce qui gronde
Ce qui palpite
Ce qui fourmille

Dedans ce corps
Dedans ce livre
Derrière cette porte

Puis

Devant cette porte
Devant ce livre
Devant ce corps

Se voir soi-même
Et mesurer
Son ignorance

Fermer la porte
Fermer le livre
Fermer le corps

Anatomie


Un grand merci à Sara USLU, oeil extérieur, aide à la dramaturgie