0S – Sébastien OLIVIER sculpte les sons et les mots afin que résonnent leur brutalité et leur délicatesse, leur humour et leur sincérité.

Fort de sa première formation d’artisan luthier, ses instruments sont fabriqués de ses mains – avec audace et minutie – comme ses textes.

Ses mots tantôt se révoltent, philosophent, rient ou s’émerveillent, avec gravité, douceur et sauvagerie.

Laissez-vous surprendre par cette distorsion grasse qui suit les sonorités folkloriques de la Mandole, par ces arpèges planants qui dérivent vers une rythmique à tendance électro, ou encore par cette voix qui prend plaisir à explorer autant les harmoniques aigües que ses zones de profondeur.

Car sa musique atypique et engagée aime surtout s’échapper des cadres et des définitions, et elle déborde ainsi souvent vers un rock progressif francophone intime et facétieux.


N’hésitez pas à me contacter pour plus d’information!


photographie © Filipa

Les Vaches ne regardent pas les arcs-en-ciel (extrait)
(LIVE Kiosk-Art – Neuchâtel – Juillet 2024)

Rendez-Vous
(LIVE Aube Musicale des Bains des Pâquis – Genève – Juillet 2024)

paroles
Je serai sans faute
Au rendez-vous
Quand le jour viendra

Je ne me ferai pas attendre
Je ne me ferai pas surprendre

La colère
(LIVE Yourte des Bains des Pâquis – Genève – Novembre 2023)

paroles
Vois-tu bien souvent moi je la boucle.
Mais, je voudrais tout dire
Et je voudrais tout faire
A quel ordre devrais-je obéir ?
Faut-il hurler, chanter, gémir
Lever le poing à l’univers
Et surtout vers qui,
Diriger ma colère ?

Et quand je crois être sincère
Dans ces rues sombres où rien n’est clair
Pas l’ombre d’un petit lampadaire
Ni dieu le père ni la mère
Ni personne dans les ministères
Ne sait résoudre les mystères
Ne sait répondre à mes prières
Vers où, vers qui
Vers où, vers qui
Diriger ma colère?
Et je suis seul,
Mais au fond de moi ca fait
Lalala…

Je n’ai rien vu de la planète
Je ne sais rien de l’univers
Mon histoire je ne la connais guère
Et mes idées sont obsolètes
Je répète ?

Et chaque fois que j’imagine
Et chaque fois que j’examine
Les questions de mes origines
Aussi chaque fois je déracine
Le tranchant de la guillotine
Ah ! Clak

$

Je regarde d’un oeil distrait
L’horreur de l’actualité
Je me demande entre deux bières
Est-ce que je serais parti en guerre ?
Dois-je me battre, mourir ou fuir
Faut-il se taire et se complaire ?
Et puis
Vers où, vers qui
Diriger sa colère ?
Et au fond de moi ca grandit,
Et je sens que je ne suis plus seul à faire
Lalala…

Que mes actes sont imparfaits
Que mes désirs sont déplacés
Que mes mots sont banalité
Que pauvres sont mes opinions
Mon ignorance est soumission
Vers où, vers qui
Diriger ma colère ?

Quand, est-ce que je saurais la politique ?
Quand, est-ce que je saurais toutes les guerres ?
Quand, est-ce que j’aurais fait le diagnostic
Quand ? Des idées révolutionnaires ?
Alors, je lancerai un cri
Et au fond de moi, je sais qu’on est une foule, on est dizaine, des centaines, des milliers, des millions, à faire
Lalala…

Corps à corps
(LIVE Cour du Collège Calvin – Genève – Juin 2023
– Scène itinérante le 20 mille lieux -)

paroles
Nos corps à corps
Appris par cœur
Sont mon décor
Encore

Toujours trop court
Le beau moqueur
Les jours d’accord
En chœur

Sans ton secours
D’amères liqueurs
Parcourent mon corps
Chaque heure

A court de cœur
L’amour n’accoure
Jamais vainqueur
D’accord

Dans ma rancœur
Ma dame de cœur
Refaire ta cour
M’écœure

Mais

Nos corps à corps
Appris par cœur
Sont mon décor
Encore

Asphyxie
(LIVE Yourte des Bains des Pâquis – Genève – Novembre 2023)

paroles
D’ici on voit très bien la mer
Les roches effritées
M’accueillent comme un oreiller
Sur mon talon s’enroule un lierre
Désireux de m’envelopper

Je le regarde lentement grimper
Autour de mes chevilles
Le long de mes mollets
Bientôt me voilà tout entier
Enlacé
Et je vacille

Une amie me prend par la main
C’est l’épine
D’une branche brisée
Un arbuste orphelin
Une plante marine
Qui chercha à m’aider
Elle me raconte
Sa solitude

Refrain :
Mais pour qui s’époumone cet oiseau blanc
N’a t-il jamais vu un corps mourant
Laisse moi dormir encore un peu
Et m’imprégner
De chlorophylle

Mon lierre s’abreuve d’eau salée
A mes yeux, à mes lèvres
Il plonge ses racines
La chaleur coule dans ma sève
Le soleil est
Ma médecine

La falaise m’accepte à ses pieds
Elle me retient en bas
De sa paroi fragile
Faisant semblant de m’oublier
Glissent autour de moi
Des reptiles
Des reptiles

Refrain

Ici la mer s’est retirée
On dirait qu’elle fuit mes racines
Mon lierre continue de grimper
Et mes rochers toujours se ravinent

Que suis-je ? Qu’étais-je ? Que serais-je ?
Cela m’est bien égal
Je pourrais toujours être utile
Et je pense, plaisir immense et puéril
Que personne ne reconnaîtra jamais
Personne
Mon fossile

Refrain

Les vaches ne regardent pas les arc-en-ciels
(LIVE Cour du Collège Calvin – Genève – Juin 2023
– Scène itinérante le 20 mille lieux -)

paroles
Ah si j’avais un aéroglisseur
Je m’en irai de part les mers et les vallées et les montagnes
Je pourrai faire le malin me la péter me la jouer parce que les aéroglisseurs
C’est cool

On dirait que c’est pas gagné parce que je bouge pas de chez moi
A part pour aller voir mon boss, parfois la famille à Noël
C’est dommage j’suis sûr que j’aurai fait un super pirate
Mais je suis pas né au bon moment au bon endroit, entouré des bonnes gens

Des fois quand je reviens de faire la chasse aux mouches à la face de mon boss
Je me dis que j’ai de la chance que j’aurai pu être une mouche
On dirait qu’on n’est jamais sûr de ce qu’on pense de ce qu’on dit de ce qu’on fait de ce qu’on est
Mais moi je crois, qu’on se pose trop de questions, ou qu’on s’en po-pose pas assez

C’est étonnant tout ce qui passe dans un cerveau moi souvent
J’aimerai être un microbe juste pour aller guigner là-dedans
Mais après je me dis que j’y verrai sûrement rien
Parce qu’il n’y a pas de lumière dans un cerveau et en plus les microbes ça n’a pas d’yeux

Parfois lorsque je traverse le pont, je regarde les canards
Qui pataugent là dans la mare et qui s’en foutent, et qui s’en foutent
Ils ont pas l’air malheureux ni heureux d’ailleurs
Ils ont juste l’air de vivre leur vie les pieds d’en l’eau et ils s’en foutent

Moi j’aimerai bien être un canard ou une truite ou un mouton
Ou un autre truc à plumes à carapace ou bien à poils, ou bien à poils
On pourrait tous se dire qu’on arracherais nos vêtements et qu’on s’aimerait les uns les autres
Mais ca serait pas drôle car j’aurais plus de raison de m’plaindre ni de jouer de la guitare

Les chiens n’étudient pas les étoiles
Et les fourmis n’ont pas d’ambition sinon elles nous auraient déjà tous crevés
Êtres humains, vous ne vous suffisez pas

Les vaches ne regardent pas les arcs-en-ciel ni les volutes de fumée
Elles ne regardent même pas les trains
Elles voient juste un truc qui se meut

On dirait qu’on n’est jamais sûr de ce qu’on pense de ce qu’on dit de ce qu’on fait de ce qu’on est
Mais moi je crois, qu’on se pose trop de questions, ou qu’on s’en po-pose pas assez

Os troubles
(LIVE Yourte des Bains des Pâquis – Genève – Novembre 2023)

paroles
Dans mon jardin j’ai découvert
Un tout petit village
Hameau de peu de gens
A peine quelques familles
Qui m’ont toutes vu grandir

Ses maisons sont en ruine
Seuls quelques pans de murs
Parsemés ci et là
Me rappellent les rues
Me rappellent les gens

C’est en plongeant sous l’eau
Au profond de mon lac
Au sein de ses eaux troubles
Que je l’ai découvert

La vase et les poissons
En ont pris possession
Et les noms sur les portes
Se sont tous effacés

Aujourd’hui c’est l’hiver
Un miroir de silence
Recouvre mon village

Autant tout oublier
Autant tout oublier
Car rien n’est plus certain
Qu’un silence de neige
Recouvrira nos peurs
Nos amours et nos peines

Autant tout oublier
Car rien n’est plus certain
Qu’un silence de neige
Recouvrira nos peurs
Nos amours et nos peines
Nos hontes nos souvenirs
Les corps de nos parents
Et ceux de nos enfants
Nos frères et nos sœurs
Comme ce lac gelé

Dans mes os troubles
Dans mes os troubles

EP – OS TROUBLES (2021) – en écoute libre

01 – OS TROUBLES

paroles
Dans mon jardin j’ai découvert
Un tout petit village
Hameau de peu de gens
A peine quelques familles
Qui m’ont toutes vu grandir

Ses maisons sont en ruine
Seuls quelques pans de murs
Parsemés ci et là
Me rappellent les rues
Me rappellent les gens

C’est en plongeant sous l’eau
Au profond de mon lac
Que je l’ai découvert

La vase et les poissons
En ont pris possession
Et les noms sur les portes
Se sont tous effacés

Aujourd’hui c’est l’hiver
Un miroir de silence
Recouvre mon village

Autant tout oublier
Autant tout oublier
Car rien n’est plus certain
Qu’un silence de neige
Recouvrira nos peurs
Nos amours et nos peines

Autant tout oublier
Car rien n’est plus certain
Qu’un silence de neige
Recouvrira nos peurs
Nos amours et nos peines
Nos hontes nos souvenirs
Les corps de nos parents
Et ceux de nos enfants
Nos frères et nos sœurs
Comme ce lac gelé

Dans mes os troubles
Dans mes os troubles

02 – LEÇONS DE CHOSES

paroles
Chaque jour, chaque jour je tue
Je coupe, je zigouille, j’égorge
Je tord, j’arrache, je ponctue
La vie dont un corps regorge

Un cheval ou une tortue
Un chêne, un chien, un brin d’orge
Une truite, un lion, une laitue
Une limace ou bien cousin Georges

J’ai beaucoup de compassion
Je ne tue pas par plaisir
Je ne tue pas par passion
Je ne tue pas par délire

Un par jour, pas davantage
J’apprends avec application
Pour être prêt lors du présage
De ma propre disparition

Je lui donne le coup fatal
Et je l’observe mourir
J’écoute ses derniers râles
Jusqu’à son dernier soupir

J’étudie avec précision
Son corps se plier, souffrir
Jaillir le sang de l’incision
Et ses pétales se flétrir

J’ai beaucoup de compassion
Je ne tue pas par plaisir
Je ne tue pas par passion
Je ne tue pas par délire

Un par jour, pas davantage
J’apprends avec application
Pour être prêt lors du présage
De ma propre disparition

Je guette ce moment où l’âme
Ou quelque chose de similaire
Semble remercier ma lame
De l’avoir fait quitter la chair

Je note mes observations
Je décris chaque organe qui bouge
Un répertoire de sensations
Dans un petit carnet rouge

J’ai beaucoup de compassion
Je ne tue pas par plaisir
Je ne tue pas par passion
Je ne tue pas par délire

Un par jour, pas davantage
J’apprends avec application
Pour être prêt lors du présage
De ma propre disparition

03 – APRÈS

paroles
Après, après, après
Après, les carnages, après
L’ivresse des horreurs
Les carcasses putrides
Quand pour nous retrouver
Nous poserons des pièges
Sans nous retrouver
Car nos cœurs seront vides

Après, après, après
Après, les orages, après
Les longues nuits de peur
Et les soleils avides
Quand pour nous réfugier
Nous chercherons la neige
Sans nous réfugier
Car nos cœurs seront vides

Souviens-toi
De ces soirs de Mai
Inconscients et gais
Un thé sous Antarès
Sur le balcon du monde
Nos rires et nos caresses
Nos cœurs riches et limpides

Tout près, tout près, tout près
Tout près du naufrage, oui si près
Les fausses espérances
Les croyances arides
Quand pour nous rassurer
Nous allumerons des cierges
Sans nous rassurer
Car nos cœurs seront vides

Toujours tu vois les outrages passés
Et tes pensées font rages tu le sais
Jamais tu n’as cessé de ressasser
Regarde ces noirs nuages passer

Osez, osez, osez
Ayez le courage, osez
Les moments de bonheur
Ne soyez pas timides
Car pour nous retrouver
Il faut des sortilèges
Pour enfin retrouver
Nos cœurs riches et limpides
Nos cœurs riches et limpides

04 – ANATOMIE

paroles
Ouvrir un corps
Ouvrir un livre
Ouvrir une porte

Voir ce qui gronde
Ce qui palpite
Ce qui fourmille

Dedans ce corps
Dedans ce livre
Derrière cette porte

Puis

Devant cette porte
Devant ce livre
Devant ce corps

Se voir soi-même
Et mesurer
Son ignorance

Fermer la porte
Fermer le livre
Fermer le corps

Anatomie


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photographie © Patrick Ondicola


Un grand merci à Sara USLU, oeil extérieur, aide à la dramaturgie