Enregistrement live réalisé le 27 Juillet 2024 au Kiosk-Art (Bord du lac de Neuchâtel, NE, Suisse)
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Un tout petit village
Hameau de peu de gens
A peine quelques familles
Qui m’ont toutes vu grandir
Ses maisons sont en ruine
Seuls quelques pans de murs
Parsemés ci et là
Me rappellent les rues
Me rappellent les gens
C’est en plongeant sous l’eau
Au profond de mon lac
Que je l’ai découvert
La vase et les poissons
En ont pris possession
Et les noms sur les portes
Se sont tous effacés
Aujourd’hui c’est l’hiver
Un miroir de silence
Recouvre mon village
Autant tout oublier
Car rien n’est plus certain
Qu’un silence de neige
Recouvrira nos peurs
Nos amours et nos peines
Nos hontes nos souvenirs
Les corps de nos parents
Et ceux de nos enfants
Nos frères et nos sœurs
Comme ce lac gelé
Dans mes os troubles
Je m’en irai de part les mers et les vallées et les montagnes
Je pourrai faire le malin me la péter me la jouer parce que les aéroglisseurs
C’est cool
On dirait que c’est pas gagné parce que je bouge pas de chez moi
A part pour aller voir mon boss, parfois la famille à Noël
C’est dommage chuis sûr que j’aurai fait un super pirate
Mais je suis pas né au bon moment au bon endroit, entouré des bonnes gens
Des fois quand je reviens de faire la chasse aux mouches à la face de mon boss
Je me dis que j’ai de la chance que j’aurai pu être une mouche
On dirait qu’on n’est jamais sûr de ce qu’on pense de ce qu’on dit de ce qu’on fait de ce qu’on est
Mais moi je crois, qu’on se pose trop de questions, ou qu’on s’en po-pose pas assez
C’est étonnant tout ce qui passe dans un cerveau moi souvent
J’aimerai être un microbe juste pour aller guigner là-dedans
Mais après je me dis que j’y verrai sûrement rien
Parce qu’il n’y a pas de lumière dans un cerveau et en plus les microbes ça n’a pas d’yeux
Parfois lorsque je traverse le pont, je regarde les canards
Qui pataugent là dans la mare et qui s’en foutent, et qui s’en foutent
Ils ont pas l’air malheureux ni heureux d’ailleurs
Ils ont juste l’air de vivre leur vie les pieds d’en l’eau et ils s’en foutent
Moi j’aimerai bien être un canard ou une truite ou un mouton
Ou un autre truc à plumes à carapace ou bien à poils, ou bien à poils
On pourrait tous se dire qu’on arracherais nos vêtements et qu’on s’aimerait les uns les autres
Mais ca serait pas drôle car j’aurais plus de raison de m’plaindre ni de jouer de la guitare
Les chiens n’étudient pas les étoiles
Et les fourmis n’ont pas d’ambition sinon elles nous auraient déjà tous crevés
Êtres humains, vous ne vous suffisez pas
Les vaches ne regardent pas les arcs-en-ciel ni les volutes de fumée
Elles ne regardent même pas les trains
Elles voient juste un truc qui se meut
(solo meuh)
On dirait qu’on n’est jamais sûr de ce qu’on pense de ce qu’on dit de ce qu’on fait de ce qu’on est
Mais moi je crois, qu’on se pose trop de questions, ou qu’on s’en po-pose pas assez
My heart like a lion
My legs like an antelope
My brain like a butterfly
My arms like an octopus
My hands like a lobster
My fingers like spiders
My tongue like a viper
My feet like a monkey
My hair like a lama
My stomach like a cow
My mouth like a bird
My eyes like a fish
My skin like a chameleon
My back like a turtle
My brain like a butterfly
My body is a wild animal
But why do I feel in a cage
My body is a wild animal
But why do I feel in a zoo
Ni d’aujourd’hui ni de naguère
Ni n’ai connu les misères
Des régimes totalitaires
Je n’ai pas connu la torture
Tout ce que certains endurent
Je n’ai pas connu l’horreur
Des camps de Russie ou d’ailleurs
Je n’ai pas connue tout ça
Mais je t’ai connu toi (x 4)
Je n’ai pas connu la mafia
Ni le silence de l’omerta
La famine le manque de fric
La violence des narcotrafics
Je n’ai pas connu c’est chic
Les épidémies d’Afrique
Je n’ai pas connu d’atroces
Douleurs ou d’horribles maux
Ni vu d’animaux féroces
Chercher à me ronger les os
Je n’ai pas connu tout ça
Mais je t’ai connu toi (x 4)
Je n’ai pas connu encore
Le froid souffle de la mort
Ni ces oraisons funestes
Où l’on ne demande pas son reste
Je n’ai pas connu les foudres
Du courroux de Jupiter
Ni n’ai eu à en découdre
Avec Allah dans sa colère
Je n’ai pas connu non plus
Un père qui me bottait le cul
Ni n’ai du poser mes fesses
Devant un film de Louis de Funès
Je n’ai pas connu tout ça
Mais je t’ai connu toi (x 4)
Appris par cœur
Sont mon décor
Encore
Toujours trop court
Le beau moqueur
Les jours d’accord
En chœur
Sans ton secours
D’amères liqueurs
Parcourent mon corps
Chaque heure
A court de cœur
L’amour n’accoure
Jamais vainqueur
D’accord
Dans ma rancœur
Ma dame de cœur
Refaire ta cour
M’écœure
Mais
Nos corps à corps
Appris par cœur
Sont mon décor
Encore
J’ai fait des rues
J’ai fait des rues très larges et droites
Et des rues courbes et étroites
J’ai fait des rues
Rues de villages et rues de villes
De cités internationales
J’ai fait des rues sages et tranquilles
Et les rues dont on dit du mal
J’ai fait des rues
J’ai fait les rues qu’il fallait voir
Et celles qu’il ne fallait pas voir
Qu’il faut courir à toute vitesse
Les rues dangereuses
J’ai fait ces rues
J’ai fait des rues en me perdant
Des quadrillages à trente étages
Des sens uniques à sens inverse
Des impasses, des rues de traverse
Rues d’escaliers toujours montants
Passages sous pont et rues couvertes
Rues noires de monde et rues désertes
J’ai fait des rues en gris de pigeon
Où le ciel est un rectangle
Rues bordées d’allées de béton
Et un nuage ferme la prison.
J’ai fait des rues à quatre voies
Qu’entonnent par choeur les moteurs
De régiments des quatre vents
Soufflant au nez du désarroi
Des rues rognées par les machines
A table! L’espace et le silence
Sont servis sur un plat d’argent
Bel appareil, pauvre pitance
Contre la soif et la famine
Passe la rue, courbe l’échine
J’ai fait des rues
J’ai fait des rues qui mènent à Rome
A Paris, Tokyo, Washington
Des rues bien nées sous bon augure
Qui éblouissent de tous leurs feux
Les carrefours et les murmures.
Doit-on donc passer aux aveux?
Des rues d’honneur méchamment belles
Qui prostituent les étincelles
Rues de symboles, rues de lumières
Rues de gloire mais rues de colère
Artères de feu, boulevards de sang
Des rues d’ivoire pavées de dents
J’ai fait des rues
Rue qui t’assaillent et te bousculent
Rues taillées pour le crépuscule
Rues qui t’éclatent t’agitent te blessent
Pour camoufler quelque faiblesse
J’ai fait des rues en errant presque
Rues d’amertume et d’inquiétude
Des rues à boire, des rues d’ivresse
Pour déguiser la solitude
J’ai fait des rues d’incertitude.
J’ai fait des rues peintes de fresques
D’un printemps qui frappait les murs
Des rues d’espoir, rues vengeresses
Des couleurs contre le parjure
J’ai fait des rues qui transfigurent
Bientôt la nuit bientôt
Mes pieds faiblissent sous mon poids
Tant de rues restent à découvrir
Et tant sont encore à construires
Des rues où l’on voit apparaître
L’or du soleil dans les fenêtres
Des rues où sèchent les couleurs
Où l’on s’échange par les balcons
Des mots, des cris, des chants, des pleurs
J’arrête mes pas,
Bientôt la nuit bientôt
Indomptable écume
Houleuse vogueuse
Ecume
Et mon oeil qui se perd
Tu danses je présume
Aphrodite des mers
Dans ces embruns dont j’hume
L’affre de tes mystères
De quoi es-tu faite écume ?
Pour qui, pour quelle fête
Pares-tu donc les têtes
De ces vagues amères ?
Et quand moi je souhaite
Suivre tes amourettes
D’air et d’eau et de lune
J’enclume
Dans l’hostile et austère
Noirceur des fonds marins
Où noyeurs de chagrins
Vieux morses, jeunes requins
Belugas, poissons-lunes
Fument
Des pipes d’écume
La tasse nous bûment
Dans des cornes de brume
Les roches effritées
M’accueillent comme un oreiller
Sur mon talon s’enroule un lierre
Désireux de m’envelopper
Je le regarde lentement grimper
Autour de mes chevilles
Le long de mes mollets
Bientôt me voilà tout entier
Enlacé
Et je vacille
Une amie me prend par la main
C’est l’épine
D’une branche brisée
Un arbuste orphelin
Une plante marine
Qui chercha à m’aider
Elle me raconte
Sa solitude
Mais pour qui s’époumone cet oiseau blanc ?
N’a t-il jamais vu un corps mourant ?
Laisse moi dormir encore un peu
Et m’imprégner
De chlorophylle
Le lierre s’abreuve d’eau salée
A mes yeux, à mes lèvres
Il plonge ses racines
La chaleur coule dans ma sève
Le soleil est ma médecine
La falaise m’accueille à ses pieds
Elle me retient en bas
De sa paroi fragile
Faisant semblant de m’oublier
Glissent autour de moi
Des reptiles
Mais pour qui s’époumone cet oiseau blanc ?
N’a t-il donc jamais vu un corps mourant ?
Laisse moi dormir encore un peu
Et m’imprégner
De chlorophylle
Ici la mer s’est retirée
On dirait qu’elle a fuit mes racines
Mon lierre continue de grimper
Et mes rochers toujours se ravinent
Que suis-je ? Qu’étais-je ? Que serais-je ?
Cela m’est bien égal
Je pourrais toujours être utile
Et je pense, plaisir immense intense et puéril
Que personne ne reconnaîtra jamais
Personne
Mon fossile
Mais pour qui s’époumone cet oiseau blanc ?
N’a t-il jamais vu un corps mourant ?
Laisse moi dormir encore un peu
Et m’imprégner
De chlorophylle
Éclats de voix, éclats de verre, éclats de rires
Et puis la route et puis la nuit
Il ne suffit pas d’écouter
Par chez toi quand les trains passent
Et font vibrer les toits de tôles
Il faut sentir l’odeur de peur
Et de colère et de sueur
Voisin je le vois
De ma petite et mince vitre
Ton doigt tendu
Ton cri ténu
Et je vois bien comme tu t’étouffe
Car malgré-toi tu es en guerre
Et tu sais
Ce que signifie perdre
Mon ami
J’ai compté toutes les marches
Qui mènent à toi
Je n’irai pas
Si la poussière est ta maison
Et si tes murs sont de carton
Ils ont de beau
Tout ce pourquoi ils m’indisposent
Bruts, violents et insolents
Crachats de rue et d’injustices
Au nom de la grande habitude
Tu es comme le coquelicot
Qui grandit dans la faille
D’un trottoir où les chiens pissent
Et où un pas, seul te foulera
Et te fera disparaître
Le pas d’un homme qui rêve sans doute
De grands espaces et de prairies
Le pas d’un homme qui rêve sans doute
De grands espaces et de prairies
Et qui chante
Comme est sérieuse ma légèreté
Si un jour j’apprends à parler
Ce sera pour prier : Mon Dieu
Comme est sérieuse ma légèreté
Si un jour j’apprends à parler
Ce sera pour crier : Mon Dieu
Donnez-leurs aujourd’hui notre pain de ce jour
Toi ou bien l’un de tes confrères
Qui prônent le partage et l’amour
Ou bien quelqu’un que ça réjouit
De décider pour quelques autres
Décidez pour moi je vous prie
J’essaierai d’être votre apôtre
Créez des fois, créez des lois
Faites les choix à ma place
Car je sais bien comment ça se passe
Au nom de la grande habitude
Celle de mon ingratitude
Celle qui dément mes certitudes
Celle qui conduit mon attitude
Car je veux avoir chaud
Car je veux bien manger
Je veux boire de l’eau
Des habits sur ma peau
Et un toit sur ma tête
Être un peu protégé
Quand je suis sous la couette
Avoir quelques amis
Ne pas manquer bien sur
Ni d’argent ni d’amour
Je veux être bien vu
Être un peu reconnu
Et un peu voyager
Pour me faire une idée
De combien de bonheurs
Combien de misérables
Il est possible d’entasser
Dans une cabane de tôle
Parfois je me sens souverain
Je suis le roi malgré moi
Qui habillé
Qui maquillé
Qui maculé
Et je ne sais pas quoi faire
Et je ne sais pas quoi faire
Et je ne sais pas quoi faire
Et je ne sais pas quoi faire
Et je ne sais pas quoi faire
Et je ne sais pas quoi faire
Et je ne sais pas quoi faire
Et je ne sais pas quoi faire
Et je ne sais pas quoi faire
Et je ne sais pas quoi faire
Ni quoi dire ni quoi penser
Des mots, des mots, des mots
Des mots démodés
Des mots doux
Des mots durs
Des mots d’ordres
Dont je me démets
Par démence ou dédain
Et toi, n’es tu pas jaloux
Quand tu vois qu’un missile
Atteindra sans un doute
Sans peurs et sans remords
Le but
De sa misérable vie?
Et qui oserait te dire que tu as tort ?
Que tout ce que tu sens
Tu ne devrais pas le sentir ?
Peut-on punir l’absence d’héroïsme?
Alors moi, par amour, je prends le métro
Par amour je plonge dans les foules
Par amour je m’inonde de lumière crue
Et je deviens multiple
Et je deviens les autres
J’infuse les trottoirs
Je bégaie je clignote
Je clignote au passage
Il court dans mon regard
Passant du vert au rouge
Une brève inquiétude
Ça y est j’ai de la fièvre
Et je sens sur mon front
Un peu du gras de cette ville
Il y a dans mes cheveux
Un peu du gras de cette ville
Et il y a sur mes mains
Un peu du gras de cette ville
Et on trouve dans mes oreilles
Un peu du gras de cette ville
Car les murs les plus blancs
Restent toujours couverts
D’une pellicule de suif
Je vois en moi la cité qui gronde
Ma ville ce sont mes intestins
Mes boyaux, mes artères
Les couloirs de mes opinions
Les dédales de mes pensées
C’est mon cœur qui palpite
De jour comme de nuit
Mes insomnies sont celles
Électriques
Qui abreuvent mes yeux
Et qui me tétanisent
De peur de m’en sortir
Et tout mon corps recèle
Au dedans comme dehors
En cet instant présent
De toutes les rancœurs
De tous mes frères et sœurs
Dans mon foie dans ma rate et dans mes reins
Dans mes manières de faire et de parler d’amour
Je croyais être au pouvoir
Mais c’était sans compter
Tous ceux qui m’habitent
Et tous ceux qui m’ont fait
Et tout ce que je bouffe
Et tous ceux qui m’incitent
Par leurs caresses adroites à me courber le dos
Rien ne s’arrête, rien, jamais
Qu’y a t-il au dehors ? Qui saurait me guider ?
Mais il n’y a personne.
Que mon imaginaire
Qui rêve d’absolu
Et ces bouchons de merde qui n’en finissent pas
Vision périphérique
Congestionnée, constipée
Je retiens
Je me retiens
Je retiens
Je me retiens
Je ne retiens que ça de ma vie de malade
Mes humeurs
Qui tantôt bouchonnent et tantôt éclatent
Dans un excès de zèle
J’essaie le yoga, le shiatsu, le tantrisme
Et des philosophies venues du bout du monde
Je mange bio
Mais ma boulimie me rends aveugle
Qui dort à côté de moi ?
C’est mon voisin l’allemand, le roumain, le ricain,
Le bronzé, le bridé, le frisé
Qu’il ne s’avise pas de tirer trop la couverture
Seul mon chien mon chat et mon canari
Peuvent se poser sur mon lit !
Non mais je rêve !
Non, mais je rêve
Non
Mais je rêve
Que je suis comme le coquelicot
Qui grandit dans la faille
D’un trottoir où les chiens pissent
Et où un pas, seul me foulera
Et me fera disparaître
Le pas d’un homme qui rêve sans doute
De grands espaces et de prairies
Le pas d’un homme qui rêve sans doute
De grands espaces et de prairies
Mais, je voudrais tout dire
Et je voudrais tout faire
A quel ordre devrais-je obéir ?
Faut-il hurler, chanter, gémir
Lever le poing à l’univers
Et surtout vers qui,
Diriger ma colère ?
Et quand je crois être sincère
Dans ces rues sombres où rien n’est clair
Pas l’ombre d’un petit lampadaire
Ni dieu le père ni la mère
Ni personne dans les ministères
Ne sait résoudre les mystères
Ne sait répondre à mes prières
Vers où, vers qui
Vers où, vers qui
Diriger ma colère?
Et je suis seul,
Mais au fond de moi ça fait
Lalala…
Je n’ai rien vu de la planète
Je ne sais rien de l’univers
Mon histoire je ne la connais guère
Et mes idées sont obsolètes
Je répète ?
Et chaque fois que j’imagine
Et chaque fois que j’examine
Les questions de mes origines
Aussi chaque fois je déracine
Le tranchant de la guillotine
Ah ! Shlak !
Je regarde d’un œil distrait
L’horreur de l’actualité
Je me demande entre deux bières
Est-ce que je serais parti en guerre ?
Dois-je me battre, mourir ou fuir
Faut-il se taire et se complaire ?
Et puis
Vers où, vers qui
Diriger sa colère ?
Et au fond de moi ça grandit,
Et je sens que je ne suis plus seul à faire
Lalala…
Que mes actes sont imparfaits
Que mes désirs sont déplacés
Que mes mots sont banalité
Que pauvres sont mes opinions
Mon ignorance est soumission
Vers où, vers qui
Diriger ma colère ?
Quand, est-ce que je saurais la politique ?
Quand, est-ce que je saurais toutes les guerres ?
Quand, est-ce que j’aurais fait le diagnostic
Quand ? Des idées révolutionnaires ?
Alors, je lancerai un cri
Et au fond de moi, je le sais qu’on est une foule, on est dizaine, des centaines, des milliers, des millions, à faire
Lalala…
Au rendez-vous
Au rendez-vous
Quand le jour viendra
Je ne me ferai pas attendre
Je ne me ferai pas surprendre
Je coupe, je zigouille, j’égorge
Je tord, j’arrache, je ponctue
La vie dont un corps regorge
Un cheval ou une tortue
Un chêne, un chien, un brin d’orge
Une truite, un lion, une laitue
Une limace ou bien cousin Georges
Ref :
J’ai beaucoup de compassion
Je ne tue pas par plaisir
Je ne tue pas par passion
Je ne tue pas par délire
Un par jour, pas davantage
J’apprends avec application
Pour être prêt lors du présage
De ma propre disparition
Je lui donne le coup fatal
Et je l’observe mourir
J’écoute ses derniers râles
Jusqu’à son dernier soupir
J’étudie avec précision
Son corps se plier, souffrir
Jaillir le sang de l’incision
Et ses pétales se flétrir
Ref
Je guette ce moment où l’âme
Ou quelque chose de similaire
Semble remercier ma lame
De l’avoir fait quitter la chair
Je note mes observations
Je décris chaque organe qui bouge
Un répertoire de sensations
Dans un petit carnet rouge
Ref