Asphyxie
Live Cour du Collège Calvin – Juin 2023
Les roches effritées
M’accueillent comme un oreiller
Sur mon talon s’enroule un lierre
Désireux de m’envelopper
Je le regarde lentement grimper
Autour de mes chevilles
Le long de mes mollets
Bientôt me voilà tout entier
Enlacé
Et je vacille
Une amie me prend par la main
C’est l’épine
D’une branche brisée
Un arbuste orphelin
Une plante marine
Qui chercha à m’aider
Elle me raconte
Sa solitude
Refrain :
Mais pour qui s’époumone cet oiseau blanc
N’a t-il jamais vu un corps mourant
Laisse moi dormir encore un peu
Et m’imprégner
De chlorophylle
Mon lierre s’abreuve d’eau salée
A mes yeux, à mes lèvres
Il plonge ses racines
La chaleur coule dans ma sève
Le soleil est
Ma médecine
La falaise m’accepte à ses pieds
Elle me retient en bas
De sa paroi fragile
Faisant semblant de m’oublier
Glissent autour de moi
Des reptiles
Des reptiles
Refrain
Ici la mer s’est retirée
On dirait qu’elle fuit mes racines
Mon lierre continue de grimper
Et mes rochers toujours se ravinent
Que suis-je ? Qu’étais-je ? Que serais-je ?
Cela m’est bien égal
Je pourrais toujours être utile
Et je pense, plaisir immense et puéril
Que personne ne reconnaîtra jamais
Personne
Mon fossile
Refrain
Leçons de choses
Live Cour du Collège Calvin – Juin 2023
Je coupe, je zigouille, j’égorge
Je tord, j’arrache, je ponctue
La vie dont un corps regorge
Un cheval ou une tortue
Un chêne, un chien, un brin d’orge
Une truite, un lion, une laitue
Une limace ou bien cousin Georges
J’ai beaucoup de compassion
Je ne tue pas par plaisir
Je ne tue pas par passion
Je ne tue pas par délire
Un par jour, pas davantage
J’apprends avec application
Pour être prêt lors du présage
De ma propre disparition
Je lui donne le coup fatal
Et je l’observe mourir
J’écoute ses derniers râles
Jusqu’à son dernier soupir
J’étudie avec précision
Son corps se plier, souffrir
Jaillir le sang de l’incision
Et ses pétales se flétrir
J’ai beaucoup de compassion
Je ne tue pas par plaisir
Je ne tue pas par passion
Je ne tue pas par délire
Un par jour, pas davantage
J’apprends avec application
Pour être prêt lors du présage
De ma propre disparition
Je guette ce moment où l’âme
Ou quelque chose de similaire
Semble remercier ma lame
De l’avoir fait quitter la chair
Je note mes observations
Je décris chaque organe qui bouge
Un répertoire de sensations
Dans un petit carnet rouge
J’ai beaucoup de compassion
Je ne tue pas par plaisir
Je ne tue pas par passion
Je ne tue pas par délire
Un par jour, pas davantage
J’apprends avec application
Pour être prêt lors du présage
De ma propre disparition
Les rues
Enregistrement artisanal
J’ai fait des rues
J’ai fait des rues très larges et droites
Et des rues courbes et étroites
J’ai fait des rues
Rues de villages et rues de villes
De cités internationales
J’ai fait des rues sages et tranquilles
Et les rues dont on dit du mal
J’ai fait des rues
J’ai fait les rues qu’il fallait voir
Et celles qu’il ne fallait pas voir
Qu’il faut courir à toute vitesse
Les rues dangereuses
J’ai fait ces rues
J’ai fait des rues en me perdant
Des quadrillages à trente étages
Des sens uniques à sens inverse
Des impasses, des rues de traverse
Rues d’escaliers toujours montants
Passages sous pont et rues couvertes
Rues noires de monde et rues désertes
J’ai fait des rues en gris de pigeon
Où le ciel est un rectangle
Rues bordées d’allées de béton
Et un nuage ferme la prison.
J’ai fait des rues à quatre voies
Qu’entonnent par choeur les moteurs
De régiments des quatre vents
Soufflant au nez du désarroi
Des rues rognées par les machines
A table! L’espace et le silence
Sont servis sur un plat d’argent
Bel appareil, pauvre pitance
Contre la soif et la famine
Passe la rue, courbe l’échine
J’ai fait des rues
Why do you look up at night
Why do you switch off your light
The sky is not a place for you right
Deny that you’re out of any fight
J’ai fait des rues qui mènent à Rome
A Paris, Tokyo, Washington
Des rues bien nées sous bon augure
Qui éblouissent de tous leurs feux
Les carrefours et les murmures.
Doit-on donc passer aux aveux?
Des rues d’honneur méchamment belles
Qui prostituent les étincelles
Rues de symboles, rues de lumières
Rues de gloire mais rues de colère
Artères de feu, boulevards de sang
Des rues d’ivoire pavées de dents
J’ai fait des rues
Rue qui t’assaillent et te bousculent
Rues taillées pour le crépuscule
Rues qui t’éclatent t’agitent te blessent
Pour camoufler quelque faiblesse
J’ai fait des rues en errant presque
Rues d’amertume et d’inquiétude
Des rues à boire, des rues d’ivresse
Pour déguiser la solitude
J’ai fait des rues d’incertitude.
J’ai fait des rues peintes de fresques
D’un printemps qui frappait les murs
Des rues d’espoir, rues vengeresses
Des couleurs contre le parjure
J’ai fait des rues qui transfigurent
Bientôt la nuit bientôt
Mes pieds faiblissent sous mon poids
Tant de rues restent à découvrir
Et tant sont encore à construires
Des rues où l’on voit apparaître
L’or du soleil dans les fenêtres
Des rues où sèchent les couleurs
Où l’on s’échange par les balcons
Des mots, des cris, des chants, des pleurs
Rues de courage, rues de patience
Rues de liesse et rues de tendresse
Rues de partage et rues de sens
Rues de douceur et de chaleur
Rues d’amour et de bienveillance
J’arrête mes pas,
Bientôt la nuit bientôt
Rivière
Enregistrement artisanal
Une fois je t’ai vu frémir
Sur la grève de mes sourires.
Ce jour où tu vît se tarir
Goutte à goutte s’évanouir
La source de mes désirs.
Petit galet de mon souvenir
Je me noyais à discourir
De choses vagues et de ouïes-dire.
Tu me disais « Voyons respire ! »
Je ne voulais pas te mentir
Comment aurais-je pu mieux agir ?
Comment aurais-je pu mieux agir ?
Petit galet de mon souvenir
J’ai souvent voulu revenir
A ta rivière me recueillir
Mais il a trop plu pour franchir
Ce gué qui s’est fait recouvrir
Le courant porte à l’avenir.
Petit galet de mon souvenir
J’aimais contre toi me blottir
Nager dans tes yeux de saphir
Tu ricochais sur mes soupirs
Et tu éclatais d’un grand rire
Comme l’eau que l’on voyais jaillir.
Comme l’eau que l’on voyais jaillir.
Petit galet de mon souvenir
Tu es en moi tel un menhir
Comment as-tu pu tant grandir ?
Et vient s’échouer mon navire
Sur les récifs de mon délire
Petit galet comme je chavire.
Petit galet de mon souvenir
Je te lance et je te retire
De la grève de mes sourires.
Et c’est toi-même que je mire
Et la rivière de t’engloutir
Trois petits ronds qui vont faiblir
Trois petits ronds qui vont faiblir
Trois petits ronds qui vont faiblir
Et la rivière de t’engloutir
Petit galet de mon souvenir
Trois petits ronds qui vont faiblir
Après
EP – OS TROUBLES
Après, les carnages, après
L’ivresse des horreurs
Les carcasses putrides
Quand pour nous retrouver
Nous poserons des pièges
Sans nous retrouver
Car nos cœurs seront vides
Après, après, après
Après, les orages, après
Les longues nuits de peur
Et les soleils avides
Quand pour nous réfugier
Nous chercherons la neige
Sans nous réfugier
Car nos cœurs seront vides
Souviens-toi
De ces soirs de Mai
Inconscients et gais
Un thé sous Antarès
Sur le balcon du monde
Nos rires et nos caresses
Nos cœurs riches et limpides
Tout près, tout près, tout près
Tout près du naufrage, oui si près
Les fausses espérances
Les croyances arides
Quand pour nous rassurer
Nous allumerons des cierges
Sans nous rassurer
Car nos cœurs seront vides
Toujours tu vois les outrages passés
Et tes pensées font rages tu le sais
Jamais tu n’as cessé de ressasser
Regarde ces noirs nuages passer
Osez, osez, osez
Ayez le courage, osez
Les moments de bonheur
Ne soyez pas timides
Car pour nous retrouver
Il faut des sortilèges
Pour enfin retrouver
Nos cœurs riches et limpides
Nos cœurs riches et limpides
Les vaches ne regardent pas les arc-en-ciels
Live Cour du Collège Calvin – Juin 2023
Je m’en irai de part les mers et les vallées et les montagnes
Je pourrai faire le malin me la péter me la jouer parce que les aéroglisseurs
C’est cool
On dirait que c’est pas gagné parce que je bouge pas de chez moi
A part pour aller voir mon boss, parfois la famille à Noël
C’est dommage j’suis sûr que j’aurai fait un super pirate
Mais je suis pas né au bon moment au bon endroit, entouré des bonnes gens
Des fois quand je reviens de faire la chasse aux mouches à la face de mon boss
Je me dis que j’ai de la chance que j’aurai pu être une mouche
On dirait qu’on n’est jamais sûr de ce qu’on pense de ce qu’on dit de ce qu’on fait de ce qu’on est
Mais moi je crois, qu’on se pose trop de questions, ou qu’on s’en po-pose pas assez
C’est étonnant tout ce qui passe dans un cerveau moi souvent
J’aimerai être un microbe juste pour aller guigner là-dedans
Mais après je me dis que j’y verrai sûrement rien
Parce qu’il n’y a pas de lumière dans un cerveau et en plus les microbes ça n’a pas d’yeux
Parfois lorsque je traverse le pont, je regarde les canards
Qui pataugent là dans la mare et qui s’en foutent, et qui s’en foutent
Ils ont pas l’air malheureux ni heureux d’ailleurs
Ils ont juste l’air de vivre leur vie les pieds d’en l’eau et ils s’en foutent
Moi j’aimerai bien être un canard ou une truite ou un mouton
Ou un autre truc à plumes à carapace ou bien à poils, ou bien à poils
On pourrait tous se dire qu’on arracherais nos vêtements et qu’on s’aimerait les uns les autres
Mais ca serait pas drôle car j’aurais plus de raison de m’plaindre ni de jouer de la guitare
Les chiens n’étudient pas les étoiles
Et les fourmis n’ont pas d’ambition sinon elles nous auraient déjà tous crevés
Êtres humains, vous ne vous suffisez pas
Les vaches ne regardent pas les arcs-en-ciel ni les volutes de fumée
Elles ne regardent même pas les trains
Elles voient juste un truc qui se meut
On dirait qu’on n’est jamais sûr de ce qu’on pense de ce qu’on dit de ce qu’on fait de ce qu’on est
Mais moi je crois, qu’on se pose trop de questions, ou qu’on s’en po-pose pas assez
La grande habitude (Odyssée urbaine)
Live Cour du Collège Calvin – Juin 2023
Éclats de voix, éclats de verre, éclats de rires
Et puis la route et puis la nuit
Il ne suffit pas d’écouter
Par chez toi quand les trains passent
Et font vibrer les toits de tôles
Il faut sentir l’odeur de peur
Et de colère et de sueur
Voisin je le vois
De ma petite et mince vitre
Ton doigt tendu
Ton cri ténu
Et je vois bien comme tu t’étouffe
Car malgré-toi tu es en guerre
Et tu sais
Ce que signifie perdre
Mon ami
J’ai compté toutes les marches
Qui mènent à toi
Je n’irai pas
Si la poussière est ta maison
Et si tes murs sont de carton
Ils ont de beau
Tout ce pourquoi ils m’indisposent
Bruts, violents et insolents
Crachats de rue et d’injustices
Au nom de la grande habitude
Tu es comme le coquelicot
Qui grandit dans la faille
D’un trottoir où les chiens pissent
Et où un pas, seul te foulera
Et te fera disparaître
Le pas d’un homme qui rêve sans doute
De grands espaces et de prairies
Le pas d’un homme qui rêve sans doute
De grands espaces et de prairies
Et qui chante
Comme est sérieuse ma légèreté
Si un jour j’apprends à parler
Ce sera pour prier : Mon Dieu
Comme est sérieuse ma légèreté
Si un jour j’apprends à parler
Ce sera pour crier : Mon Dieu
Donne-leurs aujourd’hui notre pain de ce jour
Toi ou bien l’un de tes confrères
Qui prônent le partage et l’amour
Ou bien quelqu’un que ça réjouit
De décider pour quelques autres
Décidez pour moi je vous prie
J’essaierai d’être votre apôtre
Créez des fois, créez des lois
Faites les choix à ma place
Car je sais bien comment ça se passe
Au nom de la grande habitude
Celle de mon ingratitude
Celle qui dément mes certitudes
Celle qui conduit mon attitude
Car je veux avoir chaud
Car je veux bien manger
Je veux boire de l’eau
Des habits sur ma peau
Et un toit sur ma tête
Être un peu protégé
Quand je suis sous la couette
Avoir quelques amis
Ne pas manquer bien sur
Ni d’argent ni d’amour
Je veux être bien vu
Être un peu reconnu
Et un peu voyager
Et un peu voyager
Voir le monde d’à côté
Pour me faire une idée
De combien de bonheurs
Combien de misérables
Il est possible d’entasser
Dans une cabane de tôle
Parfois je me sens souverain
Je suis le roi malgré moi
Qui habillé
Qui maquillé
Qui maculé
Et je ne sais pas quoi faire
Et je ne sais pas quoi faire
Et je ne sais pas quoi faire
Et je ne sais pas quoi faire
Ni quoi dire ni quoi penser
Des mots, des mots, des mots
Des mots démodés
Des mots doux
Des mots durs
Des mots d’ordres
Dont je me démets
Par démence ou dédain
Et toi, n’es tu pas jaloux
Quand tu vois qu’un missile
Atteindra sans un doute
Sans peurs et sans remords
Le but
De sa misérable vie?
Et qui oserait te dire que tu as tort ?
Que tout ce que tu sens
Tu ne devrais pas le sentir ?
Peut-on punir l’absence d’héroïsme?
Alors, par amour, je prends le métro
Par amour je plonge dans les foules
Par amour je m’inonde de lumière crue
Et je deviens multiple
Et je deviens les autres
J’infuse les trottoirs
Je bégaie je clignote
Je clignote au passage
Il court dans mon regard
Passant du vert au rouge
Une brève inquiétude
Ça y est j’ai de la fièvre
Et je sens sur mon front
Un peu du gras de cette ville
Il y a dans mes cheveux
Un peu du gras de cette ville
Et il y a sur mes mains
Un peu du gras de cette ville
Et on trouve dans mes oreilles
Un peu du gras de cette ville
Car les murs les plus blancs
Restent toujours couverts
D’une pellicule de suif
Je vois en moi la cité qui gronde
Ma ville ce sont mes intestins
Mes boyaux, mes artères
Les couloirs de mes opinions
Les dédales de mes pensées
C’est mon cœur qui palpite
De jour comme de nuit
Mes insomnies sont celles
Électriques
Qui abreuvent mes yeux
Et qui me tétanisent
De peur de m’en sortir
Et tout mon corps recèle
Au dedans comme dehors
En cet instant présent
De toutes les rancœurs
De tous mes frères et sœurs
Dans mon foie dans ma rate et dans mes reins
Dans mes manières de faire et de parler d’amour
Je croyais être au pouvoir
Mais c’était sans compter
Tous ceux qui m’habitent
Et tous ceux qui m’ont fait
Et tout ce que je bouffe
Et tous ceux qui m’incitent
Par leurs caresses adroites
A me courber le dos
Rien ne s’arrête, rien, jamais
Qu’y a t-il au dehors ? Qui saurait me guider ?
Mais il n’y a personne.
Que mon imaginaire
Qui rêve d’absolu
Et ces bouchons de merde qui n’en finissent pas
Vision périphérique
Congestionnée, constipée
Je retiens
Je me retiens
Je retiens
Je me retiens
Je ne retiens que ça de ma vie de malade
Mes humeurs
Qui tantôt bouchonnent et tantôt éclatent
Dans un excès de zèle
J’essaie le yoga, le shiatsu, le tantrisme
Et des philosophies venues du bout du monde
Je mange bio
Mais ma boulimie me rends aveugle
Qui dort à côté de moi ?
C’est mon voisin le rouquin, le roumain, le ricain,
Le bronzé, le bridé, le frisé
Qu’il ne s’avise pas de tirer trop la couverture
Seul mon chien mon chat et mon canari
Peuvent se poser sur mon lit !
Non mais je rêve !
Non, mais je rêve
Non
Mais je rêve
Que je suis comme le coquelicot
Qui grandit dans la faille
D’un trottoir où les chiens pissent
Et où un pas, seul me foulera
Et me fera disparaître
Le pas d’un homme qui rêve sans doute
De grands espaces et de prairies
Le pas d’un homme qui rêve sans doute
De grands espaces et de prairies
La grande habitude
La grande habitude
Écume
Enregistrement artisanal
Écume
Indomptable écume
Houleuse vogueuse
Écume
Et mon œil qui se perd
Tu danses je présume
Aphrodite des mers
Dans ces embruns dont j’hume
L’affre de tes mystères
Ecume
De quoi es-tu faite écume
Pour qui, pour quelle fête
Pares-tu donc les têtes
De ces vagues amères
Et quand moi je souhaite
Suivre tes amourettes
D’air et d’eau et de lune
Ecume
Et quand moi je souhaite
Suivre tes amourettes
D’air et d’eau et de lune
J’enclume
Dans l’hostile et austère
Noirceur des fonds marins
Où noyeurs de chagrins
Vieux morses, jeunes requins
Belugas, poissons-lunes
Fument
De quoi es-tu faite écume
Pour qui, pour quelle fête
Pares-tu donc les têtes
De ces vagues amères
Dans l’hostile et austère
Noirceur des fonds marins
Où noyeurs de chagrins
Vieux morses, jeunes requins
Belugas, poissons-lunes
Fument
Des pipes d’écume
Corne de brume
La tasse nous bûment
Os troubles
EP – OS TROUBLES
Un tout petit village
Hameau de peu de gens
A peine quelques familles
Qui m’ont toutes vu grandir
Ses maisons sont en ruine
Seuls quelques pans de murs
Parsemés ci et là
Me rappellent les rues
Me rappellent les gens
C’est en plongeant sous l’eau
Au profond de mon lac
Que je l’ai découvert
La vase et les poissons
En ont pris possession
Et les noms sur les portes
Se sont tous effacés
Aujourd’hui c’est l’hiver
Un miroir de silence
Recouvre mon village
Autant tout oublier
Autant tout oublier
Car rien n’est plus certain
Qu’un silence de neige
Recouvrira nos peurs
Nos amours et nos peines
Autant tout oublier
Car rien n’est plus certain
Qu’un silence de neige
Recouvrira nos peurs
Nos amours et nos peines
Nos hontes nos souvenirs
Les corps de nos parents
Et ceux de nos enfants
Nos frères et nos sœurs
Comme ce lac gelé
Dans mes os troubles
Dans mes os troubles
Anatomie
EP – OS TROUBLES
Ouvrir un livre
Ouvrir une porte
Voir ce qui gronde
Ce qui palpite
Ce qui fourmille
Dedans ce corps
Dedans ce livre
Derrière cette porte
Puis
Devant cette porte
Devant ce livre
Devant ce corps
Se voir soi-même
Et mesurer
Son ignorance
Fermer la porte
Fermer le livre
Fermer le corps
Anatomie
EP – OS TROUBLES (2021)
Textes et compositions originales de Sébastien OLIVIER
Claviers, Guitares, Voix – Sébastien OLIVIER
Batteries et Percussions – Sébastien KANMACHER
EP Enregistré, mixé et masterisé par Sébastien KANMACHER
Merci à Capucine BERTIN, Emmanuel LICARI, Sara USLU